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Atelier photo

Jean Fabien LECLANCHE, invité du Fest'Images/TM 2024

Good morning MontreuilGood morning Montreuil

Good morning Montreuil

JEAN FABIEN  LECLANCHE

Revue de presse

 

Jean-Fabien Leclanche , habitant de Montreuil,  « enregistre » sa ville au smartphone depuis quelques années.Un portrait « façon puzzle »  dans lequel chaque détail finit par constituer une pièce de l’identité de la ville. On y découvre ainsi un univers foisonnant, où la multitude d’images nourrit une vision d’une ville riche de ses habitants.

Vous pourrez faire plus ample connaissance avec le photographe dans les liens et articles ci-dessous.

 

 

 

https://www.telerama.fr/sortir/chroniques-de-montreuil-une-ville-plurielle-et-pleine-de-contradictions,n6579445.php

https://medium.com/jean-fabien/%C3%A0-propos-de-lauteur-6e2c710b720c

https://www.lesnumeriques.com/photo/montreuil-aux-mille-visages-par-jean-fabien-leclanche-pu119551.html

https://www.beauxarts.com/reportages/montreuil-la-culture-en-etendard/

https://www.bfmtv.com/paris/sortir-a-paris-le-photographe-jean-fabien-leclanche-immortalise-montreuil-avec-son-smartphone_VN-201611230116.html

https://medium.com/@jeanfabien/good-morning-montreuil-f0af89cf7919

https://www.enlargeyourparis.fr/culture/montreuil-smartphone

 

Libération


Le Montreuil rock et populaire de Jean-Fabien Leclanche


Photographe et journaliste, le Montreuillois raconte sa ville dans un beau livre tout en clichés
sans clichetons.


Pop et populaire… le jeu de mots claquait bien pour un titre dans la
tête du journaleux. Sauf que non. Le Montreuil de Jean-Fabien
Leclanche est tout sauf «pop». Encore moins «hipster» ou «bobo».
Après Good morning Montreuil, sorti en 2015 et malheureusement
épuisé, le photographe vient de publier un deuxième livre en forme
de déclaration d’amour instantanée à sa ville d’adoption et de
cœur : les Chroniques de Montreuil, aux Editions de Juillet, dont la
couverture, coupures de presse et perfecto, rappelle un épisode
glorieux cher aux vieux autochtones alternatifs : la «bataille rangée
entre punks et police», avec les Bérus en bande-son, qui suivit
en 1986 la fermeture du squat l’Usine.


Le temps a filé, emportant Montreuil «dans la bascule du grand
Paris factice, brutal et consumériste». Et plus d’un ami : «Papa
Schultz», leader du groupe Parabellum, «Sven, le vieux Gégé,
Kemar, Mazé, Vincent Salgado, Dom Ravelo, Denis Sire», énumère
Leclanche dans l’un des huit textes trempés à l’encre empathique
qui répondent aux cent dix photos de l’ouvrage. L’inexorable
gentrification de la ville frontière coincée entre périph et banlieue
chasse de leurs quartiers ceux qui n’ont plus les moyens de suivre.
Alors Jean-Fabien Leclanche a voulu raconter «son» Montreuil,
cette métropole cosmopolite dans laquelle il a atterri voilà vingt ans
en provenance directe de Concarneau. Le résultat est un beau livre
en forme de déambulation, ambiance polar extérieur-nuit et joyeux
chaos en technicolor diurne. Tout sauf un guide touristique ou un
diaporama : un voyage ! C’est une ville mosaïque qui se raconte
sous l’œil de Leclanche à travers son enchevêtrement urbain,
ethnique, social : Montreuil la belle et la laide, Montreuil la rebeu et
la punk, Montreuil la malienne et la gitane, Montreuil la prolo et
l’intermittente du spectacle, Montreuil la rouge et la néobourge…


«Le Brooklyn de rien du tout»
«A la fin des années 90, Montreuil n’est le Brooklyn de rien du
tout, c’est juste la banlieue, l’autre côté du périph, la porte d’entrée
du 9-3 […] un truc de nique ta mère», se remémore l’auteur dans
un zoom arrière. Partant du goulot d’étranglement de la rue de
Paris qui file du siège de la CGT vers Montreuil downtown, sa
première traversée «en territoire apache» est peu engageante :
«Immeubles borgnes, hard-discounts pourraves, kebabs chelous,
murs lépreux et tags rageurs.» «C’est laid, criard, revêche»… et
casse-gueule à scooter, «ça déboîte à l’arrache, ça se gare en
double file, ça traverse au milieu du trafic». Sans parler de ce type
«au survêt à trois bandes» qui cavale les mains menottées dans le
dos, «les schmitts au cul». Montreuil, quoi.
Au bar de l’Escale, son QG de toujours avec vue panoramique sur le
bordélique marché de la Croix-de-Chavaux, il en rigole encore : «A
l’époque je n’avais rien compris, le provincial que j’étais ne
connaissait rien à Paris, alors Montreuil… Je flippais un peu.» Et
puis c’est en allant dans le Berlin d’après la chute du Mur, marchant
dans les rues du Kreuzberg d’avant les promoteurs, qu’il a vu le
parallèle : «Il règne dans ces deux villes une sorte d’esprit vengeur,
une forme de vérité et d’anticonformisme qui suinte et fait parler
la rue.» Et pour l’exprimer, le révélateur photo s’est imposé. A la
même époque, des Parisiens trentenaires sentent le bon filon et
«traversent le périphérique pour investir les trésors de la ville» :
bouts d’usine, entrepôts, maisons de ville qui se négocient une
bouchée de pain. «Avec mes potes, on vivait à fond dans la culture
punk, le rock, les squats, les concerts, on a totalement loupé le
coche… Note, on n’avait pas de pognon non plus», raconte-t-il sans
amertume.
«Poltergeist urbain»


Vingt ans ont passé et voilà donc Jean-Fabien, avec son Fuji en
bandoulière. On ouvre le livre et on le suit dans le Haut-Montreuil,
dans la roue d’une 504 bleu métal qui «colle à l’asphalte vérolé de
cette fin de ville à l’agonie», on passe devant une épicerie fantôme,
«poltergeist urbain», tenue par des genres de mafieux albanais,
entre autoroute et territoire gitan : déboulent de l’antique Peugeot
sous une pluie dégueulasse, Johnny Montreuil, «le Prince du
Balkan style» et sa bande, larsens, guitares et violons. Belles
gueules de chats sauvages à rouflaquettes. Plus loin, retour à la
lumière du jour, Montreuil et son joyeux dawa ambiant. Tout y
passe : un mec fume sa clope torse nu à la fenêtre rue Victor-Hugo,
la grande cheminée qui se dresse au-dessus du squelette de l’usine,
rue de Paris, les gamins joyeux, les grandes dames en boubous
colorés, le marché souk de la Croix-de-Chavaux, ce tag rageur
contre les «bobos colons»…


Et puis l’Escale bien sûr, Driss et ses clients, «un nid de narvalos»
et de rockers. Il y a encore Max, dit Espion, et les grapheurs de
l’Aérosol, le revival black-blanc-beur de la Coupe du monde 2018, la
trouée verte des murs à pêches et le cirque Aliboro qui se meurt,
pistes sans étoiles et caravanes lasses, à côté du camp des Roms. Et
puis la nuit encore et ses destins cabossés. Et le rock, la fête aussi.
«Montreuil pour la vie.» La dédicace de Jean-Fabien Leclanche
ressemble à un vieux tatouage. Salement réussi.
(Photos Jean-Fabien Leclanche. Les Editions de juillet)
Les Chroniques de Montreuil, Jean-Fabien Leclanche, 35 euros,
Les Editions de Juillet.
Jean-Christophe Féraud

 

 

 

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